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La musique, en Europe, conjugue l’histoire de la domination de certaines personnalités et celle des découvertes et des mobilités des idées. Le rôle des voyages dans l’internationalisation de la musique est renforcé depuis le XVI° siècle par celui de l’édition. La transmission des savoirs dans le cadre familial est complétée par celle pratiquée dans les Chapelles et les Conservatoires. Enfin, s’ajoute la transmission par les voyages de formation. Dans le domaine lyrique, dès le XVIIIe siècle, les grandes places musicales de l’Europe sont celles des théâtres où se jouent les opéras. Là se développe un art cosmopolite de la représentation d’opéra. Le XIXe siècle, quant à lui, est caractérisé par l’émergence de spécificités nationales tandis que des particularités du théâtre musical populaire se mêlent aux formes hégémoniques du drame lyrique allemand, français ou italien.
nterroger la production lyrique de ces deux siècles met en évidence un domaine mêlant étroitement continuités et ruptures. Migrations, mobilités, échanges d’artistes, de concepts dramatiques, de sujets lyriques et de représentations scéniques furent réalisés en permettant non pas de juxtaposer mais d’harmoniser des civilisations et des esthétiques différentes. Le spectacle d’opéra est un mécanisme extrêmement complexe à comprendre, car au centre de nombreuses contingences politiques et économiques. Si l’on veut saisir le fonctionnement de ces machines prestigieuses, de nombreux facteurs sont à prendre en compte : gestion des théâtres, goût du public, rôle des personnalités de premier plan, évolution des différents genres lyriques au contact des autres. Il est nécessaire d’entrer dans la réalité de ces représentations, d’en connaître les composantes visuelles et techniques : scénographie, espaces de spectacles, jeux scéniques, techniques et personnalités des chanteurs ou chanteuses, questions pratiques posées par ces représentations.
L’un des intérêts majeurs de ce numéro est d’avoir réuni des spécialistes d’horizons très divers pour traiter les aspects de cette question ; non pas d’horizons géographiques différents, malgré la place accordée à des chercheurs allemands, autrichiens, canadiens, français ou italiens, mais d’horizons disciplinaires variés. Pour étudier les migrations culturelles de l’histoire de la représentation en Europe aux XVIIIe et XIXe siècles, il fallait des linguistes, des littéraires, des chanteurs et des musicologues. En parcourant l’ensemble des contributions, il est fascinant d’observer les jeux de réfractions qui s’établissent entre les textes eux-mêmes à l’insu de leurs auteurs. Ainsi, l’interdisciplinarité joue encore une fois pleinement son rôle dans ce numéro de Musicorum consacré à la notion de « migration » dans un domaine bien précis, celui du théâtre lyrique.
Tant de questions essentielles se posent dans le monde lyrique occidental. Son histoire est marquée par les nombreuses querelles autour du statut de la parole que la musique habille, accompagne, remplace ou trahit parfois. Le conflit se déplace ensuite dans les rapports entre la scène et la musique mais apporte la preuve que le genre ne vit qu’au travers de luttes internes permanentes : la violence des débats suscités au travers de ces deux siècles révèle ainsi que la coexistence des différents arts de la représentation lyrique ne s’instaure qu’au prix de difficiles compromis. Deux grands axes se dégagent de l’ensemble des textes proposés : l’un privilégie plus la mobilité et les influences qu’elle engendre, l’autre cerne la transformation et l’évolution. D’un côté, le lecteur participe à une dynamique fluide du changement, d’un autre, il assiste à des mutations dont le rythme plus irrégulier suggère les contradictions et difficultés.
Les articles publiés dans ce numéro appartiennent soit à des chercheurs confirmés soit à de jeunes doctorants qui présentent une synthèse de leurs travaux dans le cadre de l’élaboration de leur thèse. Dans ce numéro de Musicorum, leurs textes reflètent en partie les activités scientifiques de la musicologie dans l’Equipe d’Accueil Histoire des Représentations. Je remercie mon collègue Jean-Jacques Tatin-Gourier d’être particulièrement attentif, au sein de son équipe de recherche Histoire des Représentations, à la promotion des doctorants en musicologie qui y sont rattachés. Ce numéro accueille aussi le fruit d’une recherche en cours, réalisée par une étudiante de Turin dans le cadre de conventions établies entre Tours et Turin.

Je remercie également mon collaborateur Denis Vermaelen, membre du comité de rédaction, pour son soutien et ses conseils précieux dans la réalisation de cette revue. Enfin, je tiens à mentionner mon collègue angliciste de l’Université de Metz, Pierre Degott, qui a veillé à la qualité  de la rédaction des abstracts. Qu’il soit assuré de ma gratitude.

Migrations culturelles de l'histoire de la représentation aux XVIIIème et XIXème siècles en Europe
Préface