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I am now happily arrived at that part of my narrative where it is necessary to speak of HAYDN ! The admirable and matchless HAYDN !

C’est à Londres, après 1791, que se fixe pour la postérité l’image essentielle du compositeur Joseph Haydn : la fermeté et l’assurance de son langage. En 1798, il a offert aux Viennois réunis au Palais Schwarzenberg, la première exécution de son oratorio La Création. En 1801, il les surprit une nouvelle fois avec Les Saisons. Seul un génie peut réussir pareille synthèse de son art vers la fin de sa vie, tout en préparant les formes musicales que d’autres sauront après lui développer, ou en élaborant une polyphonie d’un esprit nouveau. Mais il sut aussi garder jusqu’au bout cette humilité qui lui fit rendre grâce à Dieu de ce don extraordinaire en notant à la fin de chaque ouvrage achevé : Laus Deo.

La personnalité de Haydn reste difficile à cerner. De nombreux documents éclairent les chemins de sa création durant la dernière partie de sa vie. Il faut s’en remettre aux biographes Georg August Griesinger et Albert Christoph Dies, qui se sont entretenus avec lui, à partir de 1799 et 1805, pour avoir des information sur les années précédant son entrée au service des Esterhàzy. Mais les biographies de Carpani et, plus particulièrement, celle Stendhal  mettent en valeur la figure de l’artiste, être d’exception, que le XIX° siècle fit naître.

Contribuer à un bon usage de la commémoration, ce fut le souci des organisateurs de ce symposium en octobre 2008. Comment satisfaire l’aspiration à un rappel d’événements fondateurs de la musique mais aussi inscrire des traces qui prouvent combien la recherche est toujours vivace ? C’est un beau travail collectif présenté dans ce numéro, dont il convient de saluer à la fois l’entreprise et la portée des résultats. L’œuvre de Haydn atteste la part prise par celui-ci à tous les grands courants spirituels de son temps. Elle est le témoignage d’une période où fut réussi tout particulièrement l’équilibre de la forme et du fond, de la raison et du sentiment. Lorsqu’il mourut, Joseph Haydn était le plus célèbre compositeur du monde. Or, la découverte de la production musicale de Mozart allait le reléguer dans l’ombre au cours du XIX° siècle malgré  l’influence des analyses réalisées dans des traités et méthodes à Paris.
La splendeur des Esterhàzy s’explique par les liens tissés entre la Monarchie et l’aristocratie hongroise au cours du XVIII° siècle. Elle a permis une activité culturelle de grande ampleur, notamment dans le domaine des opéras. La production lyrique de Joseph Haydn, entre 1762 à 1784, pour répondre aux vœux du prince et mécène Nicolas Esterhàzy, est remarquable. L’activité théâtrale et musicale à Eszterhàza était indissolublement liée à la personne et à l’autorité du prince. Ainsi, les drammi giocosi de Haydn verront le jour dans un cadre qui offre peu de ressemblance avec les théâtres urbains auxquels ce genre était destiné à l’origine. L’œuvre dramatique de Haydn fut longtemps dévaluée pour deux raisons : une comparaison exclusive avec les ouvrages de Mozart - le silence de Haydn vers la fin de sa vie sur cette partie de sa carrière. Pourtant les déclarations qu’il fit sur sa production lyrique permettent de comprendre la qualité de ses ouvrages écrits pour la scène. Cependant il subsiste une méconnaissance de la nature même de l’opéra. L’œuvre lyrique du XVIII° siècle n’est pas une création unitaire mais une production à laquelle collaborent plusieurs auteurs, et parmi eux, le librettiste. En dernier ressort le compositeur fixe les significations dramatiques de son ouvrage mais se trouve au sein d’un tissu serré de contraintes. Il est nécessaire maintenant d’identifier les aspects de l’écriture du livret propre à stimuler l’invention musicale de Haydn. Comme sut le réaliser aussi dans le domaine de l’oratorio, le baron van Swieten. Il offrit des textes de grand qualité pour trois ouvrages vocaux écrits à la fin des années 1790 à Vienne où Haydn sut déterminer la forme de l’édifice musical en fonction de l’esprit du texte.

Dans une Autriche qui voulait réveiller son patriotisme, Haydn composa son « volkslied Gott erhalte » à l’occasion de l’anniversaire de l’Empereur François II.. Il eut  une solide expérience de la musique écrite pour les vents et a contribué à enrichir comme Mozart, puis Beethoven et Schubert, le domaine si particulier de la Harmoniemusik dont le répertoire est constitué en partie d’arrangements de symphonies, sonates, oratorios ou opéras. Les transcriptions sont d’une étonnante richesse, que les œuvres originales choisies ne doivent pas occulter.

Je voudrais remercier chaleureusement tous ceux qui ont permis la réalisation de ce numéro de Musicorum, dépositaire des actes de l’Internationales Joseph Haydn Festival (Vienne, 2-4 octobre 2008) : Universität für Musik und darstellende Kunst Wien, Institut für Analyse, Theorie und Geschichte der Musik, Institut für Streich- und andere Saiteninstrumente, Joseph-Haydn Institut für Kammermusik und Spezialensembles, Ferenc Liszt Musikakademie Budapest, Collegium Hungaricum Wien, Otto Friedrich Universität Bamberg, l’Université Francois Rabelais Tours et son Equipe d’Accueil « Histoire des Représentations », Institute of Habsburg History Budapest.

Je tiens également à remercier les étudiants de l’Universität für Musik und darstellende Kunst qui ont offert des concerts d’une rare qualité durant les journées de conférences à Vienne, ainsi que leur chef d’orchestre Johannes Meissl.

Je souhaiterais dire toute ma gratitude aux Professeurs Gerold Gruber et Albert Gier qui ont œuvré à l’organisation du Festival en octobre 2008 et m’ont aidée à la publication de ses actes. Je n’oublierai pas de mentionner les auteurs de communications et le public qui ont contribué au succès des travaux de recherche sur un compositeur aussi fascinant que Joseph Haydn. Que Monsieur Vianney Frain de la Gauleyrie soit remercié pour le collage placé sur la première de couverture. En cette année 2009, pour l’anniversaire des deux cents ans de sa mort, le compositeur «agite de nouveau son orchestre  » pour le plus grand plaisir des mélomanes !

Laurine Quetin,    Université de Tours.
  
Joseph Haydn und Europa
Préface