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JOURNEE D'ETUDES

Les mélodies de Claude Debussy

Jeudi 9 septembre 2010
au Département de Musicologie
5, rue François Clouet, Tours

Organisée par :
L’EA 2115 "Histoire des Représentations" (Axe texte/musique) de l’Université de Tours.

Contact : Denis VERMAELEN - denis.vermaelen@wanadoo.fr
 
- Cette journée d’études, qui s’inscrit dans le cadre des activités menées au sein de l’axe « Texte-Musique » et qui fait suite au numéro que la revue Musicorum a déjà consacré, en 2005, au thème « Le compositeur face au texte », se donne pour but de faire état des recherches actuelles portant sur les œuvres vocales de Claude Debussy. Il s’agit de dégager ce qui fait la spécificité de ce corpus, tant dans la production musicale de ce compositeur (liens avec sa musique instrumentale et ses ouvrages scéniques) que dans le domaine de la mélodie française dont il marque l’un des sommets au tournant du XXème siècle, à côté des oeuvres de Fauré et de Ravel.
- Cette journée d’études voudrait offrir un aperçu de la diversité des recherches debussystes dans les domaines de l’interprétation, de l’analyse (mutations du langage musical, invention d’une « prose lyrique », mise en question des schémas formels traditionnels), de l’histoire et de la critique des sources (problèmes philologiques posés par l’édition critique des œuvres vocales de Debussy) ou de l’esthétique de la réception ; elle s’attachera aussi à saisir en quoi consiste précisément le travail de composition accompli à partir de textes poétiques souvent de grande qualité (Verlaine, Baudelaire, Mallarmé) : comment la conjonction du son et du verbe s’y effectue-t- elle ? Comment la parole chantée peut-elle se charger d’un supplément de sens ? Autant de questions auxquelles s’efforceront de répondre une pluralité d’approches complémentaires, littéraires et musicologiques, soucieuses de rendre compte de ce qui fait la qualité proprement artistique des mélodies de Debussy.
- Les actes de cette journée d’études seront publiés dans la revue Musicorum au cours du 1er semestre 2011. 

PROGRAMME

M. Michel LEHMANN (Université de Toulouse2-Le Mirail/IRPALL) : « Les mélodies de Debussy sur des poèmes de Baudelaire : du rythme à la courbe lyrique ».
M. Paolo DAL MOLIN (Université Paul Verlaine-Metz /CRULH) : « L’étude du processus compositionnel au service de l’interprétation vivante : quelques exemples tirés des Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé ».

Mme Mylène DUBIAU-FEUILLERAC et Mme Marie ROLF interprètent la première version, inédite, de « Colloque sentimental » (Fêtes galantes II).

Mme Marie ROLF (Eastman School of Music, University of Rochester, NY) : « Debussy’s musical responses to Verlaine’s 'Colloque sentimental' ».
M. Vincent VIVÈS (Université de Valenciennes et du Hainaut- Cambrésis): « Concert du déconcertement: Verlaine-Debussy ».
Mme Mylène DUBIAU-FEUILLERAC (Université de Toulouse 2-Le Mirail) : « Réentendre les Ariettes oubliées : une déclamation musicale des poèmes de Paul Verlaine, une lecture interprétative de Claude Debussy ».
M. Denis VERMAELEN (Université François-Rabelais, Tours) : « 'Une particulière mise en place' : réflexions sur la prosodie debussyste dans 'Les ingénus' ».
 
RESUMES

M. Michel LEHMANN (Université de Toulouse2-Le Mirail/IRPALL) : « Les mélodies de Debussy sur des poèmes de Baudelaire : du rythme à la courbe lyrique ».

En mettant en regard le corpus des Ariettes oubliées et celui des mélodies de Baudelaire, il semble que Debussy ait, du point de vue stylistique et poétique, déplacé son champ d’investigation. Alors que la prosodie conduite par le rythme avait clairement guidé les expériences verlainiennes, la recherche sur le potentiel de la courbe intonative paraît s’imposer comme une nouvelle priorité « rhétorique ». Debussy aurait-il décelé une vocalité baudelairienne, invitation à un voyage lyrique, source d’innovation et de prospection personnelle ?

Nous tenterons par les moyens de la linguistique poétique et musicale, tout en restant dans le cadre d’une stylistique anthropologique, de dégager les caractéristiques marquantes de cette lecture interprétative des poèmes baudelairiens, négociée par les moyens musicaux debussystes.

M. Paolo DAL MOLIN (Université Paul Verlaine-Metz /CRULH) : « L’étude du processus compositionnel au service de l’interprétation vivante : quelques exemples tirés des Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé ».

Nous nous efforcerons d’illustrer le type d’informations que l’on peut tirer, pour l’interprétation vivante des mélodies de Debussy, de l’étude du processus d’écriture des Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé. Les avant-textes des œuvres de Debussy, comme ceux d’autres compositeurs, sont rarement interrogés à ces fins, et encore moins pour des questions qui concernent la conduite du discours musical – alors qu’on en tient compte pour lever, dans l’établissement de l’édition critique, les doutes ayant trait aux indications de caractère, aux modes de jeu, aux tempi, etc. Or, l’exégèse des sources peut renseigner sur certains pièges à éviter dans l’exécution, et suggérer la manière de rendre tel ou tel passage. Elle jette, de plus, une certaine lumière sur certains propos du compositeur lui-même, lorsqu’il loue, par exemple, la musicalité du chant de Ninon Vallin.

Mme Marie ROLF (Eastman School of Music, University of Rochester, NY) : « Debussy’s musical responses to Verlaine’s 'Colloque sentimental' ».

« Colloque sentimental» is notable not only as the final poem in Verlaine’s Fêtes galantes, but also as the only poem from that collection which was written in rhymed couplets. Its poetic form is tightly controlled: a narrator sets the stage in couplets 1-3, followed by a dialogue between two ghosts in couplets 4-7, with the narrator returning for the eighth and final couplet.
 Two distinctive features of Debussy’s published setting of « Colloque sentimental» (the third and final song in his musical collection of Fêtes galantes, série II, 1904) concern his musical treatment of the three characters – the narrator and the two ghosts – as well as his insertion of the «nightingale» motive which he had introduced as a quasi-leitmotif in «En sourdine» (the first song in his Fêtes galantes, série I, 1903). Several scholars have commented on the song’s musical/poetic structure and the return of the «nightingale» idea to link the end of Debussy’s second set of Fêtes galantes to the opening of his first set, but to my knowledge no one has studied an early setting of «Colloque sentimental», never published by Debussy, which contains many incipient qualities that are featured more overtly in the final, published version. As is so often the case, Debussy refined his setting by simplifying it rather than by elaborating his original version.

M. Vincent VIVÈS (Université de Valenciennes et du Hainaut- Cambrésis): « Concert du déconcertement: Verlaine-Debussy ».

On s’interrogera sur les choix musicaux par lesquels Claude Debussy prolonge une certaine esthétique verlainienne, qui projette un monde sans assise, théâtre d’instabilité et de discontinuité, en produisant un espace relatif et fugitif, où les intermittences du cœur et de la raison se perpétuent infiniment dans la pulvérisation d’un espace-temps musical mené au bord de sa désagrégation.

Mme Mylène DUBIAU-FEUILLERAC (Université de Toulouse 2-Le Mirail) : « Réentendre les Ariettes oubliées : une déclamation musicale des poèmes de Paul Verlaine, une lecture interprétative de Claude Debussy ».

L’étude analytique de la musique des Ariettes oubliées, que ce soit dans le phrasé mélodique, dans la prosodie, ou dans la conduite du discours harmonique, conduit à repenser le rapport que le compositeur entretient avec le texte. La déclamation des poèmes, en plus de la facture du texte lui-même, est une donnée peu relevée, et pourtant manifeste, dans son influence sur le travail de composition de Debussy.
 En prenant en compte l’apport spécifique des recherches poétiques actuelles, mettant à jour des notions telles que l’oralité des poèmes, ma présentation, focalisée sur le rythme, notion à l’intersection du texte poétique et de la musique, tend à réinsérer la réalité de l’oralisation de la poésie dans les mélodies. Quelle plus-value apporte la mélodie à la diction du poème ? Comment « dire » en musique la ductilité rythmique de Verlaine ?
Dans une approche comparatiste et analytique, je convoquerai quelques témoignages d’enregistrements anciens de performances de déclamation, poétiques et musicales. En incluant les différentes versions des Ariettes (relevées lors du travail d’édition critique de la première version de ces mélodies), et leur remaniement en Ariettes oubliées, je présenterai ce que cette approche vivante de la poésie oralisée apporte à l’interprétation des mélodies.

M. Denis VERMAELEN (Université François-Rabelais, Tours) : « 'Une particulière mise en place' : réflexions sur la prosodie debussyste dans 'Les ingénus' ».

La communication se propose d’analyser précisément comment s’effectue la conjonction du texte et de la musique dans la première mélodie, composée en 1904, de Fêtes galantes (série II). Une attention particulière sera portée aux écarts prosodiques en tant qu’agents de l’expressivité. Les nombreux déplacements d’accents dans la partie vocale peuvent avoir pour fonction de mettre en lumière un sens latent. Ils concourent aussi à l’émergence d’une « prose lyrique » dont il convient d’étudier les caractéristiques. Ils attestent enfin de l’importance que Debussy accorde, dans ses compositions, à la « mise en place » des éléments constitutifs du texte musical.




  
Denis Vermaelen
Paolo Dal Molin