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La revue Musicorum évolue dans un contexte pluridisciplinaire qu’elle cultive soigneusement depuis cinq ans. En effet, la réflexion amorcée l’an passé (« le compositeur face au texte »), sur le sujet très vaste et complexe des rapports qu’entretiennent le texte avec la musique, se prolonge ici grâce  à des thèmes abordés concernant le livret : ses liens avec la littérature, le théâtre, l’esthétique ou le mythe.

Ce numéro réunit les actes d’un colloque qui eut lieu à Bamberg du 18 au 20 janvier 2007. Son sujet, « perspectives de la librettologie », a été proposé par Albert Gier, Professeur à l’Université de Bamberg. Justifiée par  la signature de la convention entre l’équipe de recherche Histoire des Représentations de l’Université de Tours et la faculté des Lettres et des langues de Bamberg, cette formulation indique la concrétisation des liens formés dès 2005 par une volonté commune aux deux responsables de cette convention : témoigner de la place capitale des études actuelles autour du livret dans les recherches contemporaines sur l’art lyrique. Le bilan élaboré par Albert Gier dans les pages suivantes, même qualifié de « provisoire » par son auteur, offre déjà un panorama complet des travaux élaborés ou possibles et aiguise la curiosité du lecteur. Les dix-neuf articles suivants qui forment le volume, les abordent aussi en offrant des analyses précises de la naissance d’un ouvrage lyrique par le biais de son texte : les sources littéraires et poétiques, les traductions, le champ lexicographique, les motifs qui se déploient d’un genre lyrique à un autre, sa réception dans le monde culturel et politique au moment de sa création. Un livret a sa propre histoire : sa genèse, puis sa place définie quand la partie musicale est achevée. Il peut connaître une vie particulièrement longue grâce à des remaniements, des adaptations, des traductions, qui, elles aussi, donnent naissance à de nouveaux ouvrages. Le chercheur intervient pour retracer toutes les péripéties de son parcours et s’attache à comprendre les étapes essentielles de sa réalisation, de même qu’à saisir les causes de sa réussite ou de son échec. Il existe aussi des livrets qui attendent toujours un compositeur.

Cette préface se veut uniquement être le lieu de préparation à la découverte de la vingtaine de textes qui composent la revue. Si j’accomplissais comme il se doit ma fonction, je rendrais ici longuement sa part à chacun en soulignant le fil conducteur des deux journées consacrées à la « librettologie ». Mais pourquoi priver chacun du plaisir de partir, seul, à son allure, à la découverte de ces pages, afin de réaliser son parcours personnel ? Chaque communication, en effet, a apporté une pierre non négligeable à l’édifice et contribué à souligner combien ce sujet qui « semble clair », est très épineux et  mérite une attention soutenue. Pourrait- on prétendre en refermant cet ouvrage, procéder à la clôture des travaux par quelques paroles définitives ? Le débat amorcé en janvier à Bamberg, grâce à des chercheurs venus d’horizons disciplinaires différents (philologues, littéraires, linguistes, musiciens et musicologues ainsi qu’un metteur en scène) et qui ont présenté soit une synthèse de leurs travaux, soit une facette soigneusement analysée de leur spécialité, soit, encore, une étude minutieuse de manuscrits découverts récemment, s’est prolongé  autour d’une table ronde. L’ultime conclusion fut que la tâche immense exigeait une coopération cohérente et organisée. Théoriciens et praticiens doivent se pencher sur ce livret d’opéra ensemble et dans un cadre scientifique identifié. Embrasser quatre siècles de création de livrets d’opéra sans négliger la réalité scénique et utiliser une grande diversité d’approches, nécessitent de la méthode mais aussi beaucoup de passion et de générosité. Les relais indispensables pour mener à bien une telle tâche, exigent un esprit de collaboration fructueuse.

La « librettologie » s’intéresse aux auteurs de livrets d’opéras qui, d’abord jugés sur la qualité de leurs textes poétiques, devinrent peu à peu des dramaturges obligés de réaliser une intrigue et de trouver les moyens de la développer sur scène. Le passage du texte parlé au texte chanté inaugure un espace où les émotions se manifestent et où la musique peut également transfigurer les personnages couchés sur le papier. En effet, le livret appelle la musique et la scène – il n’est pas uniquement constitué de paroles – et son étude  implique une recherche des sources et des influences. L’histoire de la littérature ainsi que les adaptations scéniques de romans sont concernées, de même que les récits mythiques. Rédiger le texte d’un livret destiné à être mis en musique requiert des connaissances et des aptitudes particulières que tout homme de lettres, et plus particulièrement un auteur de pièces dramatiques, ne possède pas toujours mais peut acquérir s’il désire explorer ce monde particulier qu’est le théâtre lyrique.  En effet, il existe des rapports singuliers entre texte littéraire et livret : soit une élaboration du texte du livret au rythme d’une concertation entre poète et musicien, soit une reprise de pans entiers du texte littéraire dans une structure décidée par le compositeur qui est son propre librettiste. Les mots-clés du texte se voient dotés d’une transposition musicale réussie lorsque la voix de la musique s’ajoute à celle des protagonistes ; le compositeur s’adresse alors directement à son public présent dans la salle. La richesse dramatique et la vérité sonore se manifestent dans le passage du théâtre parlé à la scène lyrique même lorsque celle-ci est créée à la radio.

La présentation des actes dans les pages suivantes reflète d’abord un souci de chronologie : deux parties réunissant chacune neuf textes. La première regroupe les XVIIe et XVIIIe siècles tandis que la seconde présente le XIXe siècle italien puis allemand ainsi que le XXe siècle. Elles sont précédées de deux pièces essentielles qui les mettent en valeur : une synthèse des études sur la dimension textuelle de l’œuvre opératique, écrite par Albert Gier ainsi que la conférence inaugurale de Sieghart Döhring consacrée à l’instauration d’une dramaturgie lyrique nouvelle dans laquelle, le texte ou les mots, menacés de disparition, retrouvent, grâce à Verdi, leur efficacité.

Je conclurai en avouant qu’une rude tâche m’a été dévolue : tenter de dégager certaines lignes de force des approches si riches où chacun puisse reconnaître son apport. J’espère ne pas avoir trahi qui que ce soit en ces quelques lignes d’introduction. Je voudrais maintenant remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces deux journées, particulièrement les auteurs de communications. Grâce à leur vigilance et la rigueur dont ils font preuve dans leurs activités de chercheur, il nous est possible de publier très rapidement les actes de ce colloque. Il faut aussi souligner que le Bureau de la Coopération Universitaire de Munich (Service Culturel de l’Ambassade de France en Allemagne) a apporté son soutien financier pour la publication de ce numéro.
Enfin, du côté de la rédaction, avertis des regrettables confusions qui eurent lieu naguère à Bamberg au moment de l’édition des Réflexions du chat Murr installé dans la maison d’E.T.A.Hoffmann, ses membres ont veillé à ne pas être responsables d’un mélange de sujets ou de pages dans la revue, erreur fatale que personne ne tolérerait de nos jours dans le monde de l’édition !

Laurine Quetin,    Université de Tours.
Le livret en question
Préface