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Michel-Paul-Gui de Chabanon a vu le jour dans une civilisation du loisir où l’art, la littérature, le théâtre, la musique et la danse constituaient une école du corps et de l’esprit Né à l’île de Saint-Domingue en 1730, il entreprend, dès l’âge de sept ans, ses études au Collège Louis-Legrand, à Paris. Violoniste professionnel, auteur de pièces dramatiques, poète, ami de Voltaire, connaisseur de Rameau, il fréquente les Salons de la haute bourgeoisie ou de la finance lui permettant, à l’instar des Encyclopédistes et des philosophes, de développer un réseau précieux de relations. C’est toutefois avec son frère cadet bien aimé, Maugris, qu’il partage sa passion pour la littérature, la poésie et la musique. Leurs multiples entretiens particuliers les conduisent à mettre en commun les fruits de leurs lectures, à débattre de leurs opinions, à critiquer et à achever ensemble leur travail d’écriture. On peut comprendre la difficulté, suite à cette relation fraternelle si étroite, à distinguer les propriétés différentes de la pensée de l’un et de l’autre. La ressemblance de leurs idées a été une source de confusions et d’erreurs dans l’attribution de leurs ouvrages réciproques, et ce, encore aujourd’hui…comme en témoigne, par exemple, le travail de reconstitution de la tragédie-opéra Sabinus en 1937-1938, par le musicologue A. Gastoué en collaboration avec Mrs L. Durey, E. Marc et O. Guerra, à Paris. Si la musique est de Gossec, le livret, quant à lui, est dû à la plume de Michel-Paul-Gui et non celle de Maugris.

On note, à son époque, un contraste frappant entre la stabilité des institutions politiques et sociales et la volonté de changement: les styles, les modes se succèdent aussi bien en art qu’en littérature sur un fond immuable de lectures à haute voix, ou de représentations théâtrales et lyriques. Chabanon, comme ses contemporains, s’interroge sur la transformation radicale qui s’opère dans le style de la tragédie en musique et essaie d’y contribuer. La désignation de l’opéra évolue aussi en laissant l’expression « tragédie lyrique » s’imposer au moment où les pratiques expérimentales font éclater les cadres devenus trop étroits du genre. Mais le théâtre parlé a été longtemps le fondement du théâtre lyrique et Chabanon, qui s’est illustré dans ce domaine, semblerait ne pas avoir rencontré beaucoup de succès malgré ses séjours auprès du maître du théâtre parlé à Ferney. Il s’essaie au difficile exercice de création dans les domaines dramatique et lyrique et ne peut échapper aux critiques peu élogieuses d’un côté comme de l’autre. Au travers de plusieurs écrits, et, notamment dès l’Eloge de Rameau en 1764, il va insister sur le rôle de la musique dans l’expression des sentiments et la dégager de sa place modeste dans un ouvrage lyrique. Il analyse les rapports étroits qu’entretiennent poésie et musique afin d’émouvoir, transporter ou toucher le spectateur. Il est conforté dans l’idée qu’il existe une langue musicale universelle sur laquelle viennent se greffer des modifications de style suivant le pays.

Les quinze articles réunis dans ce numéro contribuent à lever le voile sur la vie et l’activité de Michel-Paul- Guy de Chabanon ainsi qu’à lui offrir la place qu’il mérite au cours du XVIII°siècle. Deux portraits rythment le numéro : le sien introduit toutes les interventions concernant son époque, son éducation et la majeure partie de ses œuvres ; celui de Pierre-Michel  Hennin, son ami, permet de se référer  aux études centrées sur des contemporains français (Hennin, Lacépède, Rameau, et même son frère Maugris) ou allemands (Körner et Hiller). Peut-être comprendrons-nous mieux, en refermant ce numéro, la perception que l’homme a de lui-même, sa manière de penser, sa sensibilité, sa morale, et sa conception de l’art et de la musique !

Ce numéro conçu dans un esprit international, est réalisé en collaboration entre le Laboratoire de Recherche sur les Musiques du Monde (LRMM), dirigé par la professeure Monique Desroches à l’université de Montréal et l’Equipe d’Accueil 2115 « Histoire des Représentations » de l’université François-Rabelais deTours, dirigée par le professeur Jean-Jacques Tatin-Gourier.

Les responsables de ce numéro remercient le musée des Beaux-Arts d’Orléans qui a permis la publication du portrait de M.P.G.de Chabanon, ainsi que Monsieur Jean Leclant, Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres dans le bureau duquel est accroché le portrait de P.M.Hennin qui figure dans ce numéro.

Ghyslaine Guertin,    Université de Montréal,
Laurine Quetin,    Université de Tours.
Michel-Paul-Guy de Chabanon et ses contemporains
Préface